Sources souterraines de la franc-maçonnerie

Mithra et le tarot

Auteur : Charles Imbert

éditions Vega , Paris collection Le parfait maçon , (mars 2009)

Mots-clés : Histoire

En introduction, Charles Imbert nous prévient qu’il “enquêtera” sur les “fondements” de l’Ordre (La FM) « avant le “big-bang” maçonnique de 1717 ». Le ton est donné !

Et page 8, je cite : « Oui, les petits faits découverts ont fini par s’imposer et montrer qu’ils plongeaient sous les grands piliers. Les mettre en évidence n’est pas du sensationnalisme ou de la prétention. Rien n’est ébranlé, il s’agit d’une parfaite reprise en sous-oeuvre, prétendons-le (et pour une fois, utilisons un terme de réelle architecture) ».

Le tarot serait le support mnémotechnique du Mithraïsme et de son symbolisme disparu, et permettrait d’en perpétuer, en secret, ses rites jusqu’à 1717… date de “l’ouverture” (passage du “secret” à la “discrétion”).

En page 37 et 38, il énonce les nombreux points communs avec la Franc-Maçonnerie, dont une signification de “Mithra” = “Fraternité”.

Ce livre de Charles Imbert sera donc adulé par certains, décrié par d’autres, surtout pour ceux qui n’aiment pas les digressions, même si elles sont utiles à la réflexion… Alors, prenons la voie du milieu et utilisons les très nombreuses clefs symboliques qu’il nous offre, car, comme de coutume, c’est à nous d’ouvrir nos propres portes !

L’ouvrage rapproche franc-maçonnerie et tarot, en mettant en exergue leurs origines, semble-t-il communes : la statuaire et les symboles de la religion mithraïque, un temps concurrente du christianisme. S’il est convenu que la franc-maçonnerie spéculative moderne a été inventée en 1717, il n’en est pas moins vrai que sa symbolique et nombre de ses concepts s’enracinent dans des traditions venant de beaucoup plus loin dans le temps. Parmi celles-ci, le tarot, apparu tel que nous le connaissons à la Renaissance. Mais le tarot lui-même est issu de concepts de la religion mithraïque. Celle-ci, bien qu’occultée depuis l’émergence du christianisme, a survécu de manière « clandestine » ; sa conception du monde perdure, malgré « l’orthodoxie », et est réapparue régulièrement à travers l’histoire. La franc-maçonnerie, selon l’auteur, est l’un des réceptacles de cette conception du monde. Cette recherche d’antériorité et cette évocation d’un très ancien état d’esprit s’appuient sur une démonstration érudite qui met à mal la vision matérialiste et « rationnelle » de la franc-maçonnerie.

Pierre P.