Templiers : Recherche d’authenticité

Auteur : Georges H. KIESSÉdition à compte d’auteur -11 260 FA (Aude)
Dépôt légal 2e trimestre 2014 – 528 (496) pages ISBN 2-9533801-3-2
Mon commentaire ‘’ personnel ‘’ :
Habitant depuis de nombreuses années en Pays d’Oc, Georges Kiess a été marqué par l’histoire des Cathares, car il pourfend l’église catholique romaine avec ferveur, et justesse, à travers le récit de sa quête d’authenticité dans l’histoire des Templiers.
Le fil, fortement décousu du début, donne l’impression que l’écrivain veut transmettre d’urgence ses connaissances avant qu’elles ne disparaissent. Dès lors, il faut s’accrocher, passer l’obstacle et poursuivre, pour enrichir notre propre quête sur la connaissance de l’Ordre du Temple et de ses ‘’pauvres chevaliers du Christ’’.
Ces propos sont étayés par de très nombreuses citations des chroniqueurs et historiens tels que, Ernoul, René Grousset, Marie-Luise Bulst-Thiele, Steven Runciman, Melchior de Vogué, Ibn Al-Athîr, Imâd Ad-Dîn, Amin Maalouf et bien d’autres.
L’auteur cherchant à rester au plus près de la vérité des faits, ce livre, dès lors, ne se lit pas aussi facilement qu’un roman… Nous attendrons néanmoins le tome 2 avec impatience…
Mon commentaire ‘’public’’ :
Pour réellement apprécier cet ouvrage, il est nécessaire de passer outre le manque de structure des premières pages. Perturbante, l’est tout autant l’absence de table des matières et d’un franc découpage en chapitres. C’est dommage, car les propos sont réellement intéressants, pour comprendre l’Ordre des Templiers et exhumer certaines vérités à leur encontre.
Les récits historiques, de la vie et des luttes incessantes en terres chrétiennes d’Orient, sont sans équivoque et décrivent la complexité des affaires du royaume franc, de 1099 à 1187, prise et chute de Jérusalem.
L’auteur s’acharne aussi à démontrer la responsabilité importante, dans ces fiascos, des dirigeants de l’Église catholique romaine, plus avide de pouvoir et de richesse que de charité et de spiritualité…
Les 500 pages ardues, de ce premier tome, sont donc réservées aux passionnés par l’histoire alambiquée des Templiers…
Quelques éléments particuliers à retenir :
Dès le début l’auteur fait très fort, car il nous rappelle que le sceau le plus ancien, connu dans le Monde templier, est celui représentant un petit bâtiment octogonal, recouvert d’une coupole, qui n’est pas ‘’le Dôme du Rocher’’, ni ‘’la mosquée d’Al Aksa’’ ou ‘’Templi Salomonis’’, mais bien un autre édicule construit sur cette grande esplanade et protégeant le rocher où le prophète Aïssa (Yssa ou Jésus) aimait s’asseoir, et appelé par les musulmans ‘’Koursy Aïssa’’ (‘’Trône de Jésus’’)… Cf. 2 images comparatives des sceaux.
Concernant les critiques acerbes contre l’Église catholique romaine, outre le chapitre concernant la fausse ‘’donation de Constantin’’, celle-ci n’est pas des moindres : l’auteur cite, pages 39 et 40, un extrait d’une lettre signée par les cardinaux en 1550 : « Concernant la lecture de la Bible,… ce qui, en général, est lu pendant la messe, devra suffire et personne ne devra être autorisé à en lire davantage… … Si quelqu’un lit sérieusement la Bible et la compare avec ce qui se passe dans nos églises, il trouvera bien vite des contradictions et verra que nos doctrines s’égarent loin de la Vérité et y sont le plus souvent encore nettement opposées… ».
Et encore : En Orient, les relations avec l’Église catholique étaient telles que « les chrétiens orientaux craignaient moins la présence des Turcs que celle des chrétiens catholiques… »…
« Quant aux Templiers, découvrant et allant d’étonnement en étonnement, sans jamais pouvoir partager les lourds secrets auxquels ils avaient accès, les connaissances qui se révélaient à eux, à leur grande stupéfaction, n’osaient croire que la religion à laquelle ils appartenaient ait pu autant déformer l’authenticité des enseignements du Christ.… » Page 274… (NDLR : Petite phrase qui pourrait permettre de comprendre certaines accusations)…
Notons aussi un fait de guerre étrange, « Le roi Amaury (beau-frère de Thierry d’Alsace, Comte de Flandre) se trouve être tellement obsédé par l’idée de conquérir l’Égypte qu’il envahira ce pays 5 fois en 7 ans, à l’époque du magistère de Bertrand de Blanquefort… » ? ? ?
(NDLR : Que pouvait-il y avoir de si important dans cette contrée ? Connaissances égyptiennes ? Pratique des Coptes très proches des premiers chrétiens ?)…
Je vous ferai grâce de la description de la bataille de Hattin, le 4 juillet 1187 (NDLR : 66 ans et 6 mois après la création de l’ordre en 1121 (p158)), et de la grave responsabilité du Maître des Templiers, Gérard de Ridefort, allant à l’encontre de la sagesse de Raymond de Tripoli et de Tibériade. C’est lors de cette cuisante défaite des francs que Saladin (Salâh Al-Din) s’empara de la ‘’Vraie Croix’’, relique inestimable pour les chrétiens. Pour l’islam, ‘’Jésus n’étant qu’un prophète qui ne fut crucifié qu’en apparence’’, les musulmans n’ont fait qu’empêcher une idolâtrie… (NDLR : Est-ce suite à cet événement que les Templiers renièrent la Croix, puisque cette sacro-sainte relique ne les avait absolument pas épargnés d’un terrible massacre ?)… Dans les mois qui suivirent ce fut la reddition de pratiquement (*) toutes les villes et places fortes de Terre Sainte…(*) : Acre sera reprise et ne tombera définitivement qu’un siècle plus tard, en 1291…
Pierre P.